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Je te serai bien reconnaissant si, de Londres, tu veux bien me télégraphier ce que l’on y pense des résultats des prochaines élections françaises. Ces pronostics me seront utiles, aussi, au point de vue financier.

Et je te prie encore de me télégraphier ton itinéraire, pour que je puisse me régler sur lui, ainsi que le jour où nous pourrons espérer de te voir à Rome. La situation parlementaire ne peut manquer d’être bonne, attendu que la situation des finances l’est certainement : mais ce n’est là qu’un côté du problème que nous devrons résoudre ; et, pour consolider au pouvoir le parti libéral, il faudra encore bien des efforts et bien des fatigues.

Crois-moi toujours ton bien affectueux.

A. DEPRITTIS.

P. -S. — Télégraphie-moi la réception de cette lettre, pour ma tranquillité.

J’ai aussitôt répondu par la dépêche suivante :

« Ai reçu ta lettre, te télégraphierai mon retour aussitôt que j’aurai vu Derby. »


Londres, 3 octobre 1877.

Mon cher Depretis,

J’ai reçu hier ta lettre…

Je verrai Cialdini à [mon passage par Paris ; ou bien si je dois hâter mon retour, je tenterai de le voir en Italie. Nous causerons avec lui de l’armée et de la défense du pays…

Je n’ai pas pu cacher à Launay ce qui s’était passé] avec Bismarck. Comme je te l’ai télégraphié, je me suis seulement abstenu de lui rien dire des démarches en vue d’une alliance contre la France. J’ajoute qu’il m’a toujours apporté, pour me les faire lire, ses lettres et télégrammes, avant de les expédier.

Il est absolument indispensable que j’aille à Vienne, et que je voie Andrassy. Le parti militaire autrichien est résolu à profiter de la première occasion pour occuper la Bosnie.

Le gouvernement allemand ne s’y oppose pas, mais n’a pas déclaré ouvertement qu’il y consentait. Ici aussi, suivant ce que m’en a dit Menabrea[1], on n’y était pas opposé : mais quand

  1. L’ambassadeur italien à Londres.