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Le premier est ainsi conçu :

« Merci pour votre lettre, qui m’a fait beaucoup de plaisir parce que je vois que vos idées sont parfaitement d’accord avec les miennes. Je remarque cependant que vous ne me parlez pas des aspirations ministérielles.

« Faites-moi le plaisir de me télégraphier si je dois écrire quelque chose au prince de Bismarck, ou si vous ferez de vous-même sans moi. Je vous souhaite bonne réussite dans tout, et me fie entièrement à votre expérience et habileté. Bien des amitiés.

VICTOR-EMMANUEL. »


Le second télégramme contient simplement ceci :

« Je vous remercie. Tachez d’avoir quelque document positif pour pouvoir traiter.

VICTOR-EMMANUEL. »

Depretis ne s’est pas enhardi à répondre à ma dépêche de Munich, qui cependant devait l’avoir vivement préoccupé. C’est dans la soirée du 20 qu’il m’a télégraphié :

« J’ai reçu hier ta dépêche. »


Berlin, 21 septembre. — N’étant point satisfait du télégramme que j’ai reçu hier de Depretis, je lui ai télégraphié ce qui suit :

« J’ai reçu ta laconique dépêche, S. M. le Roi s’est montré beaucoup plus aimable que toi. Prends bien garde que Launay ne sait rien des projets d’alliance contre la France. »

… A une heure après-midi, je me rends chez M. de Holstein. Il m’apprend que le prince de Bismarck doit rentrer à Berlin.

Il me demande quelles impressions j’ai rapportées de mon voyage à Gastein. Je lui réponds que j’en suis enchanté, et que j’espère, lors du prochain retour du prince dans la capitale, pouvoir me confirmer dans les convictions que j’ai retirées de mon entretien avec S. A. pour le bien de nos deux nations.

M. de Holstein est d’avis qu’il me sera difficile de revoir le prince de Bismarck. Cette fois, en effet, S. A. sera très occupée, et aura malaisément le temps de me recevoir. Néanmoins, elle pourra faire une exception en ma faveur…

Tard dans la soirée, je reçois de Home la dépêche suivante, envoyée par Depretis en réponse à ma dépêche du matin :

« Mon laconisme habituel est encore grandement accru par la