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journaux allemands ont fait eux-mêmes ce rapprochement maladroit contre lequel ils protestent aujourd’hui, après réflexion. Il n’est nullement probable que l’Angleterre commette la faute qui a pesé longtemps et lourdement sur la conscience de la France et que nous ne commettrions plus aujourd’hui. Au reste, il s’agit moins de faire tomber un ministre, que de changer une politique et de l’orienter dans un sens conforme aux instincts pacifistes du radicalisme, ou du moins d’une partie du radicalisme anglais. Quel affaiblissement de l’entente cordiale serait ce désaveu du passé ! On en est là et, au moment où nous écrivons, toutes les oreilles allemandes se tournent vers Londres pour entendre ce qui va y être dit. Une grande discussion sur les Affaires étrangères a été annoncée, en effet, à la Chambre des Communes : elle a été fixée au lundi 27 novembre, et ce n’est pas seulement l’Angleterre et l’Allemagne qui l’attendent. Tout le monde en sent l’importance, tout le monde s’apprête à en suivre les péripéties. Malheureusement, l’heure à laquelle nous écrivons, pour nous conformer aux nécessités de la mise en pages de la Revue, ne nous permettra pas d’en parler aujourd’hui.

Nous ne le ferons même pas personnellement dans quinze jours ; le soin en reviendra à un autre. Des obligations absolues nous forcent en effet de prendre un congé d’un mois ; mais nos lecteurs n’y perdront pas, car M. Charles Benoist veut bien nous suppléer. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’il s’est chargé provisoirement de cette tâche qu’il a remplie, comme toutes les autres, avec compétence et autorité.


FRANCIS CHARMES.


Le Directeur-Gérant,

FRANCIS CHARMES.