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depuis trois ans, les moins fidèles et qui ont été les plus méritans des proportionnalistes.

Et ce qui est certain dès maintenant, c’est que le maintien du scrutin d’arrondissement est impossible ; c’est que le rétablissement du scrutin de liste pur et simple est impossible ; c’est qu’entre le projet maximum de représentation proportionnelle, telle qu’elle eût résulté des amendemens des Vingt-Quatre, et le projet minimum de représentation des minorités, telle qu’elle résultait du texte du gouvernement, la réforme électorale glisse, comme le poids sur la tige de la balance. Elle finira, comme il finit, par trouver son point d’équilibre, plus près d’une des extrémités ou plus près de l’autre, mais nécessairement entre les deux. Le poids ne peut plus glisser au delà, ni retomber et s’enfoncer dans « la mare stagnante, » fît-on, pour l’agrandir en étang départemental, communiquer ensemble cinq ou six petites mares d’arrondissement. La loi votée, il restera peut-être quelque chose à faire, pour une proportionnelle plus adéquate dans la proportionnelle même ; mais la réforme électorale est faite. — Elle ne peut pas ne pas se faire. Il faut qu’elle se fasse. Avec, sans ou malgré le gouvernement. Avec le ministère Briand ou tout autre ministère.


CHARLES BENOIST.