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NATIONALISME CANADIEN
ET
IMPÉRIALISME BRITANNIQUE

La sérénité de John Bull est déconcertante. Les traditions constitutionnelles vont subir une révision radicale. La situation est de nature à inspirer quelques appréhensions. Des aveux officiels témoignent que la réorganisation de l’armée anglaise subit un temps d’arrêt. Le traité américo-canadien transforme les données du problème impérial. Des esprits avisés, malgré leur patriotique orgueil, ne craignent pas d’avouer tout bas leurs inquiétudes. Elles ne semblent point partagées par l’opinion britannique. Le calme est absolu. Les séances du Parlement manquent de spectateurs. L’absence de toute manifestation révèle une profonde lassitude. Les statistiques du commerce et les préparatifs du couronnement suffisent pour rassurer et pour distraire John Bull.


La presse radicale a accueilli avec une satisfaction unanime la nouvelle d’une entente douanière entre les Etats-Unis et le Canada. Le Daily Chronicle écrit, à la date du 30 janvier 1911 :


Le développement de ses nations-filles fait la gloire de la Grande-Bretagne. La liberté, dont elles jouissent, n’a point affaibli, mais resserré les liens de la race et de la langue. Elles sont unies par des chaînes d’acier à