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VERS
LA REPRÉSENTATION PROPORTIONNELLE

Les lecteurs de la Revue auraient le droit de me traiter durement si, pour la quatrième fois depuis quinze ans, je reprenais à nouveau devant eux l’étude théorique ou doctrinale de la représentation proportionnelle ; si, après leur avoir d’abord, et avant l’expérience belge, fait part des objections que l’on pouvait soulever, des inquiétudes que l’on pouvait avoir ; si, après m’être ensuite expliqué sur les raisons pour lesquelles, ces inquiétudes étant restées vaines, ces objections étaient devenues caduques, je revenais aujourd’hui leur exposer la mécanique des divers systèmes, en peser les mérites et les défauts, et recommençais à leur montrer pourquoi le plus mauvais vaut infiniment mieux que le scrutin d’arrondissement. Où nous en sommes sur le chemin de la réalisation, comment nous sommes arrivés là, contre quoi, malgré qui, et pourquoi le but se rapproche très vite, à quelles conditions et par quelles concessions nous pourrons l’atteindre, voilà maintenant tout ce que je voudrais dire.


I

Laissons de côté ce qui est désormais la préhistoire de la représentation proportionnelle en France, Borda, Mirabeau, Condorcet ; laissons même les temps primitifs de son histoire parlementaire, les propositions Pernolet, Rambure, Paul