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LA FILLE DU CIEL.

Prince-Ailé. — On l’a gardé sur un navire, mais sans lui faire aucun mal, et même en l’entourant d’égards... Comment il s’est échappé, sa lettre le raconte... Prince-Fidèle. — En l’entourant d’égards? Que veut dire encore cela? Les espions des Tsin sont moins généreux!... Prince-Ailé. — Le vice-roi expédie ce courrier en toute hâte ; il attend des ordres pour venir se prosterner au pied du trône et demander son pardon. L’Impératrice. — Alors, cet homme, qui était ici?... Oh! de quelle trame effrayante sommes-nous donc enveloppés?... Et j’allais moi-même livrer mon fils à cet inconnu!... Je lui avais donné l’ordre de rester encore: courez! peut-être n’est-il pas parti. Porte-Flèciie, revenant. — Le pavillon est vide : ce rouleau de soie, à l’adresse de Votre Majesté, était placé de façon à attirer les regards, L’Impératrice, vivement. — Donnez!... (Porte-Flèche remet le rouleau à Prince-Fidèle, qui le donne à l’Impératrice. A part.) Dans mon rêve,... ce serpent venu pour m’en lacer... Alors, c’était lui I (Elle s écarte un peu pour lire.) Des vers ! . . . Dans mon trouble, j’aurai peine à les lire. Et puis le sens en paraît si mystérieux!... (Aux officiers les plus proches.) Vingt cavaliers, lancés au galop, dans toutes les directions, à sa poursuite... Et qu’on fouille aussi la ville dans nos alentours. Cent mille taëls à qui me ramène cet homme. Allez! (Deux officiers s’iiiclinent et sortent en courant. A Prince-Fidèle, en lui tendant le rouleau de soie.) Lisez, vous, Prince-Fidèle. Prince-Fidèle, lisant : Masque inconnu de tous, guettant votre passage, Vous m’avez regardé sans voir mon vrai visage, Vous m’avez écouté sans entendre mon cœur ; Mais vienne le triompiie, alors jetant le voile, Je vous protégerai comme une sûre étoile, Quand tout s’inclinera sous le Dragon vainqueur. Le traître est un fin lettré, mais il ne se démasque pas. Prince-Ailé, à l’enfant. — Voire Majesté ne va plus garder, pendu à son cou, comme une relique, ce présent qu’il tient d’un imposteur. L’enfant, vivement. — Si! ie le garderai. J’ai pensé à mon