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544 REVUE DES DEUX MONDES. L’Empereur. — Dis plutôt que la fleur est à peine jolie comme elle. L’Impératrice, s arrêtant aux dernières marches^ entre les deux princes agenouillés. — Il est des heures où la nature paraît plus splendide, la lumière du ciel plus rayonnante, où toutes les choses de ce monde semblent transfigurées et nou- velles, et l’âme alors se dilate comme dans la joie d’exister... Oh! mes fidèles, malgré nos lendemains chargés de menaces, l’heure présente est, pour votre souveraine, une de ces heures si rares... (Plus à part et plus bas.) En moi la vie tout à coup est comme doublée : les ivresses et les espoirs inconnus em- plissent éperdument mon cœur. L’Empereur, «P?r//6-(r/^5-^o?5. — Ce que j’éprouve moi-même, elle vient exactement de l’exprimer... Avant cette heure qui rayonne, ami, je ne savais pas ce que c’était que vivre... L’Impératrice s avance avec lenteur, s arrêtant ’pour dire quelques ?nots aux personnages inclinés sur sa route; — à Lumière-Secrète . — Vous désiriez le gouvernement de la for- teresse de Tang-Men. L’Empereur vous accorde ce titre, et les apanages qu’il comporte. LuxMière-Secrète, s’ agenouillant. — Je redoublerai de zèle pour être digne d’une telle grâce. L’Impératrice. — Faites ainsi... (Elle passe. Le Grand Écuyer remet un rouleau de satin jaune à Lumière-Secrète qui le reçoit toujours à genoux. A un officier.) L’Empereur vous nomme au grade supérieur, que vous avez su mériter si bien. L’officier. — Ma vie appartient à Vos Majestés, mon seul désir est de pouvoir la sacrifier utilement. L’Impératrice. — Conservez-la pour notre service. (On donne à l’officier un rouleau jaune.) J’offre à chacun de vous un léger cadeau, comme gage de ma bienveillance et souvenir de mon avènement... Tous. — Dix mille années ! Dix mille fois dix mille années (Des pages distribuent les présens.) Prince-Fidèle, présentant Le Peuplier. — Votre serviteur dévoué ambitionne de voir le corail de sa coiffure se changer en rubis. J’ose appuyer sa requête auprès de Votre Majesté. L’Impératrice. — Recommandé par vous, le mérite est cer- tain. J’accorde le grade avec plaisir.