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LEILA

DEUXIEME PARTIE (I)

II

FILS ET FUSEAUX

III

— Vous connaissez la Montanina ? demanda Lelia en sortant par la porte du Midi, celle qui fait face à la pente couverte de pins, de mélèzes, de hêtres, et couronnée de châtaigniers. Vous avez vu le cadran solaire, saint Albert le Grand, la tête de bouc qui vomit l’eau de la Riderella ? Elle avait l’air de réciter une leçon ennuyeuse, cent fois répétée. Elle affecta de ne point remarquer que Massimo, devant qui elle marchait, s’abstenait de répondre. Elle prit par le sentier qui monte derrière la villa.

— Vous connaissez aussi Fontaine Modeste ? reprit-elle en passant près du petit creux où gazouille tout bas la fontaine. Et, sans faire attention au mutisme de Massimo, elle continua de marcher, nommant d’une voix sèche tantôt une chose, tantôt une autre, comme un cicérone indifférent. Au moment où elle disait : « Voici la source de la Riderella, » Massimo, qui n’avait pas voulu lui parler avant d’être loin de la maison, l’interrompit :

(1) Voyez la Revue du 15 février 1911.