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LES LETTRES


DE


JEANNE D'ARC


ET


LA PRETENDUE ABJURATION DE SAINT-OUEN




I. — EXAMEN DES SIGNATURES

Des nombreuses lettres qu’écrivit la Pucelle, cinq seulement nous sont parvenues en original. Si toutes les autres ont disparu dans le naufrage général de ce qui se rattache à Jehanne d’Arc, l’histoire, heureusement, nous a transmis le texte d’un grand nombre d’autres où se peint admirablement l’esprit vif, alerte, de Jehanne, son caractère plein d’énergie et de décision ; toutes accusent une personnalité très marquée. Des cinq lettres qui nous ont été conservées, trois sont signées, deux ne le sont pas. Voici quelques indications sur elles : nous suivons l’ordre chronologique.

1° Lettre de Jehanne au Duc de Bourgoigne, écrite à Reims le jour du sacre du Roi, le 17 juillet 1429[1].

Cette lettre ne porte aucune signature. Sur le verso, on lit comme suscription : « Au Duc de Bourgoigne » et des annotations historiques de la main d’un des Godefroy, archivistes de père en fils à Lille pendant deux siècles. Elle est admirable de

  1. Archives du Nord, à Lille.