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LA GUERRE DE 1870

NOS DÉFAITES DIPLOMATIQUES[1]


I

Bismarck ne nous laissa pas nouer tranquillement des alliances. Il essaya d’établir contre nous, en Europe, un courant réprobateur d’opinion, et de confirmer les dispositions hostiles, d’attiédir ou d’éteindre les dispositions favorables. Il ne commença pas d’abord sa polémique à face découverte. La Gazette de Cologne lui avait conseillé de faire traduire, dans toutes les langues, les discours de l’opposition contre la guerre. « Il n’est pas besoin, disait-il, d’autre justification.  » Il fit du moins traduire ces discours dans les journaux allemands et les fit suivre d’un article à sensation, envoyé de Berlin, à la Gazette de Cologne, dans lequel il m’accusait d’avoir invoqué une Note de la Prusse aux puissances, qui n’avait jamais été envoyée et que je n’avais pu montrer parce qu’elle n’existait pas. Je répondis à cette imposture, en reproduisant au Journal officiel (21 juillet) mes paroles textuelles et en y ajoutant un court commentaire.

Le communiqué à la Gazette de Cologne était le commencement d’une série d’articles concertés par Bismarck avec Lothar Bucher et envoyés à Busch qui les transmettait aux journaux

  1. Voyez la Revue du 1er janvier.