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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




La session extraordinaire d’automne a été close le 24 décembre : on a jugé inutile de la prolonger davantage, puisqu’il était désormais certain que le budget ne pouvait pas être voté avant la fin de l’année. On sera même très heureux s’il l’est avant celle de février. Les Chambres se réunissent le 12 janvier et, comme elles devront procéder d’abord au renouvellement de leurs bureaux, elles ne se mettront pas au travail avant la seconde quinzaine du mois : il est donc matériellement impossible que le budget soit voté le 31 janvier, et le ministère a montré un singulier optimisme en ne demandant qu’un douzième provisoire. Deux, au moins, seront indispensables. La session sera ensuite très chargée. Le budget une fois voté, il faudra s’occuper de la loi électorale et des divers projets que le gouvernement a déposés pour régulariser la situation des chemins de fer. Nous avons déjà parlé de toutes ces questions, il y a quinze jours, mais elles n’avaient pas alors un caractère aussi précis que maintenant. En ce qui concerne la réforme électorale, si l’accord n’est pas encore fait entre la Commission et M. Briand, tout permet de croire qu’il se fera. Nous voudrions pouvoir dire qu’il en sera de même pour les questions de chemins de fer.

La Commission de la réforme électorale a adressé à M. le président du Conseil un questionnaire si net qu’il était impossible de ne pas y faire des réponses également nettes et claires. Tout le monde y a gagné : on a vu tout de suite que M. Briand tenait à se mettre d’accord avec la Commission. Il lui a, en effet, donné gain de cause sur le point où s’était manifesté entre eux le plus grave dissentiment. M. Briand voulait que, dans la détermination des quotiens électoraux, on prît pour base le chiffre des inscrits, tandis que la Commission insistait en faveur du chiffre des votans : distinction importante, car, dans