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à l’importance de ces chiffres, c’est qu’au tableau figure une baleine franche[1].

Les marins français, en présence de ce premier succès, suivront-ils l’exemple des Norvégiens ? Après un demi-siècle de recueillement, reprendront-ils, avec un outillage moderne, cet art dans lequel ils ont longtemps excellé ? Le reste viendrait par surcroît. Il faut souhaiter qu’à la suite de chasses fructueuses aux phoques et aux éléphans de mer, des marins éprouvés, comme M. Dasté et les frères Rallier du Baly, s’attaquent aux cétacés et qu’aux Kerguelen, à Saint-Paul, à Amsterdam, des baleiniers, battant pavillon français, renouvellent les prouesses de leurs anciens.

La marine marchande se meurt, entend-on dire parmi nos populations maritimes… N’y a-t-il pas là un moyen de lui donner une heureuse impulsion ?

Sans distraire notre attention des régions tropicales, puisque nos colonies se sont surtout développées entre les tropiques, pensons à notre flotte, à l’excellente école que la pêche à la baleine offre à nos marins ; jetons un regard sur ces îles situées au Sud de Madagascar, de l’Indo-Chine et de la Nouvelle-Calédonie, sous les mêmes latitudes que la Patagonie et l’extrémité méridionale de la Nouvelle-Zélande.

La science, la politique, le commerce sont intéressés à leur sort. Un siècle d’oubli n’excuserait pas notre indifférence.


BARON HULOT.

  1. Notre article était terminé, quand M. R. Bossière nous a écrit, le 24 février 1910, du Havre : « Le transport Jeanne-d’Arc est arrivé, le 2 février, à Durban, portant le troisième chargement d’huile, composé de 530 tonnes d’huile d’éléphant de mer, 30 tonnes d’huile de baleine et cachalot, 100 tonnes de guano. »