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des bordées. En vain, pendant six jours, il se mit à la recherche du Gros-Ventre, qui, protégé par la terre, était à l’abri du vent ; puis, le sachant bon voilier et pourvu de vivres pour sept mois, il se décida à regagner l’île de France, après avoir relevé plusieurs points de cette côte inhospitalière.

Rien de funeste n’était arrivé à M. de Saint-Allouarn. Le 13 février 1772, M. de Boisguehenneu, second capitaine du Gros-Ventre, avait conduit la chaloupe dans une anse qu’il nomma baie du « Lion marin » et avait pris possession de cette terre au nom du Roi « avec toutes les formalités requises[1], » sans relever, toutefois, la moindre trace d’habitans.

Si le commandant de la Fortune n’eut qu’à se louer de

  1. Relations de deux voyages dans les mers australes, p. 22, 27 et 92. Peut-être s’agit-il ici de M. du Boisguehenneuc, dont la famille existe encore en Bretagne.