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LA FEMME
ET
LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE
DANS LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XVIIe SIÈCLE

LE MARIAGE

Nous avons dit comment l’éducation avait compris et préparé l’avenir de la jeune fille[1]. Entre les destinées où elle va être appelée à tirer parti de cette éducation, bien vite élargie par celle que l’expérience du monde lui donnera, il y en a une qui déjà avait sa préférence : c’est celle que lui ouvrait le mariage. De la vie conjugale nous ne ferons connaître aujourd’hui que le cadre et c’est seulement jusqu’au seuil de leur foyer domestique que nous accompagnerons nos ancêtres. De quelle façon se sont fixées, sous l’influence de l’Eglise et du pouvoir civil, la notion morale et la théorie légale du mariage ? Jusqu’à quel point les habitudes ont-elles, par la pression du mouvement acquis, favorisé ou contrarié cette double influence ? Quelle place les sentimens se sont-ils faite dans l’union des sexes ? De quelle manière y ont été réglés les intérêts ? C’est ce que nous allons rechercher en mettant, comme il convient, en relief, sous l’uniformité apparente d’une institution commune à tous les temps, l’empreinte de celui qui nous occupe, c’est-à-dire du demi-siècle qui s’est écoulé du lendemain de la Ligue à la veille de la Fronde.

  1. Voyez la Revue du 15 janvier 1909.