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450 tonneaux et 52 canons, commandant Barth, capitaine de vaisseau, et le Gerzé, de 390 tonneaux et 46 canons, commandé par François Cornil Bart, capitaine de frégate, fils du célèbre Jean-Bart.

L’escadre de du Guay-Trouin ne comptait que 6 bâtimens ; mais ils étaient d’un tonnage plus fort, et portaient plus d’artillerie que ceux de Forbin. C’étaient le Lys, vaisseau de 2e rang, de 1 400 tonneaux, armé de 72 canons, commandé par du Guay-Trouin, capitaine de vaisseau ; superbe navire, tout neuf, — il avait été lancé à Brest en 1706, — monté par 500 hommes d’équipage. Sur l’État abrégé de la marine au 1er  janvier 1707, on lit dans la colonne « observations » en face de son nom : « gouverne en perfection. » Puis venaient l’Achille, vaisseau de 3e rang, de 1 000 tonneaux et 64 canons, datant de 1705 ; il portait 400 hommes d’équipage et était commandé par le chevalier de Beauharnais, capitaine de frégate ; le Jason, vaisseau de 3e rang, de 800 tonneaux et 54 canons, commandé par le chevalier de Courserac, lieutenant de vaisseau ; le Maure, vaisseau de 3e rang de 650 tonneaux et 50 canons, commandé par M. de la Moinerie-Miniac ; la Gloire, vaisseau de 4e rang, de 480 tonneaux et 38 canons, commandé par le chevalier de la Jaille, capitaine de brûlot ; enfin l’Amazone, frégate légère de 500 tonneaux et 40 canons, commandée par le chevalier de Nesmond, lieutenant de vaisseau ; cette frégate, construite spécialement pour la course, venait d’être lancée à Brest la même année ; c’était le meilleur marcheur de toute l’escadre.

On remarquera que tous les capitaines de du Guay-Trouin étaient d’un grade inférieur au sien, et inférieur à celui qu’aurait comporté dans la marine royale l’importance du bâtiment qu’ils commandaient. Cela tenait à ce que, dans les armemens faits par des particuliers, les capitaines étaient nommés au choix des armateurs, et que ceux-ci choisissaient toujours des officiers jeunes et hardis, sans tenir compte du grade ; on en avait même vu donner le commandement de corsaires, de petit tonnage, il est vrai, à de simples matelots. En fait, tous ses capitaines avaient été choisis par du Guay-Trouin lui-même.

La flotte marchande ennemie était convoyée par cinq vaisseaux de guerre anglais, dont deux à trois ponts : le Cumberland, de 82 canons, portant le guidon du chef d’escadre, Richard Edwards, et le Devonshire, de 90 canons ; un à deux ponts, le