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en Algérie. Autant dire que les sujets d’Alphonse XIII, devenus colons algériens, esquivent le service militaire.

Ne cherchons point à découvrir ce que feraient en pareil cas les étrangers fixés dans la Régence. L’éventualité, en tout état de cause, d’un conflit aimé entre la France et l’Italie est devenue de jour en jour plus improbable. Au surplus, il s’agit surtout ici de la Régence, et là les intérêts italiens se lient intimement aux nôtres pendant que les entreprises industrielles mélangent de plus en plus les capitaux des deux peuples. Même en temps d’hostilités, la présence des immigrans italiens en si grand nombre, sur le sol tunisien, n’est pas un gros nuage à l’horizon politique.

Il faut achever ce que nous avons si bien commencé. Déjà, l’introduction prochaine de la langue italienne dans les écoles françaises de Tunisie a produit le meilleur effet. Travaillons à la fusion plus complète des deux groupes. Multiplions les écoles. Favorisons les associations d’anciens élèves comme moyen de rapprocher les nationalités et de perpétuer les liens contractés dès l’enfance sur les bancs de l’école primaire. Enfin, point d’impatience. Laissons agir le temps, « ce grand sculpteur, » qui arrondit les angles, émousse les pointes, comble les vides, aplanit les obstacles et nivelle les hommes et les choses.


A. DAVIN.