Page:Revue des Deux Mondes - 1910 - tome 59.djvu/697

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

anchois sur la côte Nord, de Tabarka à Porto Farina ; les éponges, dans les parages des îles Kerkennah. En 1907, l’industrie de la pêche tunisienne a produit 5 millions.

Les mineurs et les terrassiers italiens qui trouvent aussi en Tunisie un admirable champ d’activité et des salaires rémunérateurs, — en 1907, la colonie italienne a expédié en Italie, par mandats-poste, 1 800 000 francs, — contribuent beaucoup à la prospérité générale. Ils errent entre la côte et la frontière algérienne, suivant les variations de l’offre et de la demande.

Ouvriers et paysans italiens sont arrivés par bans successifs. A l’avant-garde, les terrassiers ont exécuté les voies de communication et creusé les ports. 1 600 kilomètres de routes, 600 de voies ferrées, les ports de Tunis, Sfax, Sousse, Bizerte, créés de toutes pièces, tel est le bilan de leur collaboration, que résumait, devant un groupe d’étudians siciliens, M. Mascia, directeur du lycée italien de Tunis : « En parcourant Tunis et la Tunisie, vous serez émerveillés par la somme de travail accompli en peu d’années : ports, chemins de fer, écoles, hôpitaux, marchés, théâtres, palais. Si notre patrie n’a pas pu y inscrire son nom, rappelez-vous que le travail italien n’est pas étranger à cette œuvre de progrès, et dans vos cœurs latins réjouissez-vous d’une victoire de famille qui sera désormais la grande victoire de la civilisation. »

L’exploitation du sous-sol a nécessité la construction de voies ferrées perpendiculaires à la côte, qui desservent les gisemens, et ouvrent en même temps des débouchés au trafic de l’intérieur. Quatre cents nouveaux kilomètres sont en voie d’achèvement :

La ligne de Kairouan à Henchir Souatir, 245 kilomètres ; la ligne Sousse-Sfax, 110 kilomètres (sera achevée fin 1910) ; la ligne Bizerte-Nefzas, 72 kilomètres (sera achevée en 1911).

L’exportation des phosphatières tunisiennes a suivi, de 1902 à 1909, comme valeur des produits, une progression très rapide : 6, 8, 11, 12, 18, 27 et 32 millions de francs. En 1907, la Régence l’a emporté sur tous les pays producteurs (sauf la Floride), avec une exportation de 1 040 00 tonnes de phosphates, les deux cinquièmes de la consommation européenne.

Les Italiens exploitent eux-mêmes plusieurs gisemens. M. Magni, sénateur de Bellune, président du Conseil