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correspondent moins à des États qu’à des nations. Celles qui luttent pour leur indépendance forment des sections spéciales. La Pologne, la Finlande, etc., possèdent ainsi des partis distincts de ceux d’Allemagne et de Russie.

Dans les congrès, le vote a lieu à mains levées, ou bien, si trois sections en font la demande, par nations, proportionnellement au nombre des cotisans, de la population, des forces syndicales coopératives et électorales. Les plus grandes nations disposent de 20 voix, la plus petite, le Luxembourg, de 2 voix. Au Congrès d’Amsterdam, où toutes les sections se trouvaient en matière de vote sur un pied égalitaire, un Japonais et un Bulgare avaient déplacé la majorité, mis M. Jaurès et les ministérialistes français en fâcheuse posture. Le nouveau règlement écarte ce mode de suffrage primitif et grossier.

Le Congrès nomme les délégués au bureau international de Bruxelles à raison de deux par section. Ce bureau s’est réuni onze fois de 1901 à 1909 ; la conférence interparlementaire qui s’y rattache, deux fois seulement[1].


I

Une animation extraordinaire, des duels oratoires passionnés sur les questions brillantes du Millerandisme, des rapports entre les partis socialistes et la démocratie bourgeoise, entre ces partis et les syndicats ouvriers, de l’attitude des socialistes en cas de guerre, qui mettaient aux prises Bebel et Jaurès, Hervé et Vollmar, avaient signalé les précédens congrès de Paris, d’Amsterdam, de Stuttgart. L’ordre du jour du Congrès de Copenhague n’offrait rien de bien excitant : relation des coopératives et des partis politiques, chômage, arbitrage et désarmement, résultats internationaux de la législation ouvrière, manifestation à organiser contre la peine de mort, procédés à suivre pour l’exécution rapide des décisions prises par les congrès

  1. Parallèlement à cette internationale politique, une internationale syndicale s’est constituée : elle tient non des Congrès, mais des conférences, auxquelles prennent part les secrétaires généraux appartenant à diverses nationalités : en outre des organisations de métiers, métallurgistes, mineurs, ouvriers des transports, etc., sont liés séparément en associations internationales, et se réunissent en Congrès. L’Internationale coopérative vient de convoquer ses adhérens à Hambourg. Tous ces courans tendent à se fondre dans le fleuve socialiste. — Voyez dans les Socialistische Monatshefte du 5 mai, l’article de M. Huysmans, secrétaire du bureau international.