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plans. Les lauréats sont envoyés à l’Université de Pékin, où ils se spécialisent dans les différentes branches de la science ou de la législation. Ils sont alors pourvus de diplômes. Il existe aussi des écoles normales où les élèves qui ont pris les deux premiers grades et qui sont trop âgés pour suivre les cours des écoles modernes sont préparés à l’enseignement élémentaire. On compte ainsi trouver une carrière pour les lettrés que le nouveau système laisserait échoués. Plus tard peut-être seront-elles suivies par des étudians gradués des écoles provinciales supérieures.

Le Tchili est la province la mieux organisée : les chiffres qui suivent sont donc des maxima. Dans certaines parties de la Chine, il faudrait les réduire de moitié.


Écoles primaires 3 000 avec une moyenne de 30 élèves 90 000
Écoles élémentaires. 200 — — de 50 — 10 000
École provinciale supérieure et 18 écoles moyennes 1 200
Université de Tien-tsin 200
École normale de Pao-tin-fou 400
14 écoles de préfectures 1 200
Total 103 000

À ce nombre il faut ajouter 1 500 ou 1 600 élèves des écoles militaires ou de police et 400 ou 500 pour les écoles d’agriculture, d’industrie ou de travaux manuels. En admettant que les dix-huit provinces soient aussi bien pourvues, treize enfans ou jeunes gens des deux sexes, sur 40 000, recevraient de l’instruction, soit 0, 03 pour 100. Pour assurer le fonctionnement de ces écoles, il fallait des professeurs, et, quand l’édit de 1905 parut, il n’y en avait pas. Le gouvernement avait démoli l’ancien édifice avant d’avoir mis à pied d’œuvre les matériaux nécessaires pour construire le nouveau. Les professeurs étrangers auxquels il avait recours ne pouvaient pas, sauf de très rares exceptions, professer en chinois, il fallait donc que les élèves fussent en état de suivre les cours en anglais. Pour résoudre cette difficulté, il fut décidé que les jeunes gens destinés à devenir les lumières du « Savoir nouveau » seraient envoyés à l’étranger avec des bourses d’études, pour des périodes de six à sept ans. Déjà le vice-roi Yuen-chi-Kaï avait, en 1903, envoyé au Japon 591 élèves. Ce chiffre fut porté à 2 046 en 1904 et à 8 620 en 1906. Il s’était élevé à 13 000, il y a quelque temps. Sur la requête du ministre