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A propos des Actes des Apôtres :

« Une odeur matinale, une brise de mer, si j’ose le dire… »

« Si j’ose m’exprimer ainsi » plusieurs fois répété.

Il y a un fond d’académicien.


Jésus poète.

« Tantôt il soutenait qu’il était venu continuer la loi de Moïse, tantôt la supplanter (le Christ). A vrai dire, c’était là, pour un grand poète comme lui, un détail insignifiant… » p. 58.

Béranger a appelé Napoléon « le plus grand poète des temps modernes. » Augier appelle poète un notaire. Il faudrait pourtant s’entendre sur la signification des mots.


« Ils sont des hommes (les Apôtres), lu fus un dieu… » p. 328. évidemment Renan ne croit pas à la divinité du Christ. C’est donc une manière de parler, un effet de style !

Comme dans Rousseau : « Sa mort fut celle d’un Dieu ! »


« La question seulement est de savoir si une société peut tenir sans une censure des mœurs privées et si l’avenir ne ramènera pas quelque chose d’analogue à la discipline ecclésiastique, que le libéralisme moderne a si jalousement supprimée… » p. 393.

Haine de la liberté, fonds socialiste, manchette d’évêque qui perce.


Max Millier, Origine de la religion, p. 255.

« N’attendez pas de la poésie au sens moderne du mot. Ces vieux poètes n’avaient pas le temps de chercher des ornemens poétiques, ou de belles, ou de brillantes expressions. Ce qu’ils cherchaient au prix de tous leurs efforts, c’était l’expression juste de ce qu’ils sentaient. Une expression heureuse était pour eux un véritable soulagement. »

Comme si le poète cherchait des ornemens, de belles expressions ! Il fait absolument comme tout le monde et comme le vieil Hindou. Il cherche à rendre ce qu’il sent, et, quand il l’a rendu, il éprouve un véritable soulagement.


Esprit peu patriotique de Paris :

Dans la guerre contre les Anglais, la passion communale