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la devise de sa vie, — enfin c’est le Roi et le règne tels qu’ils sont restés dans l’imagination populaire qu’on retrouve dans le récit simple, sobre et élégant de M. G. Gustave-Toudouze et les compositions si variées, si pleines de mouvement, de vie et d’entrain de A. Robida.

Dans les souvenirs du passé, les Légendes de Provence[1], par M. J. Charles-Roux méritent une place d’honneur pour le charme du récit comme pour le luxe du livre et des 400 dessins originaux.

Après avoir naguère dans un volume fort apprécié raconté aux petits Français leur histoire nationale, Mme de Moussac, dans un beau livre, présenté par le marquis de Ségur, a écrit pour eux l’Histoire d’Angleterre[2]. On ne lira pas sans fruit et sans plaisir la captivante suite d’aventures, de drames, de tragi-comédies dont fourmille le passé de la Grande-Bretagne.

L’étude la plus instructive que l’on puisse faire de l’histoire de France par le texte et par l’image qui en est à chaque page ici le vivant commentaire, on la trouvera dans l’Histoire de France[3], dont la librairie Larousse publie le tome Ier, des Origines à 1610, — aussi complète et aussi sobre que l’exécution en est parfaite et qui nous fait pénétrer dans l’intimité de notre pays, en nous montrant dans 960 reproductions photographiques tous les faits, les hommes et les événemens importans de notre pays. La Hollande illustrée[4], également enrichie de centaines de gravures, se distingue par la belle exécution.

M. Armand Dayot, poursuivant son œuvre de reconstitution historique par l’image, n’a eu que l’embarras du choix pour son magnifique album sur Louis XIV[5].

L’esprit malicieux et ironique, aussi ancien en France que l’esprit chevaleresque et peut-être plus indigène, a inspiré au Moyen âge le long poème d’un caractère gai et railleur connu sous le nom de Roman de Renart[6], qui est visiblement une satire véhémente et malicieuse de toutes les classes de la société féodale. Les grands et le clergé, le Pape et l’Empereur, les rois comme les princes, les bourgeois comme les vilains y font piteuse mine sous la figure d’animaux dont chacun est le type d’un personnage ou d’une fonction sociale. Le goupil s’appelle Renard, et le renard, c’est la malice, l’hypocrisie, l’esprit vicieux sous toutes ses formes : hypocrisie, adresse, ruse, mensonge, aux prises avec la force brutale incarnée dans Isengrin (le loup), voilà le spectacle qui se déploie dans le Roman de Renart. A côté d’eux s’agitent Noble (le lion), le Roi par excellence, Belin (le mouton), ou

  1. A. Lemerre, Paris. — A. Rey, Dijon. — P. Ruat, Marseille.
  2. Mame.
  3. Larousse.
  4. Larousse.
  5. Ernest Flammarion.
  6. Laurens.