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raccourci complémentaire du Frasne-Vallorbe, c’est-à-dire le Vallorbe-Bussigny. Mais consentir des concessions qui ne sont pas des renoncemens, et laisser des satisfactions à ses partenaires, est le seul moyen d’aboutir dans le présent et d’empêcher les regrets de naître dans l’avenir. M. Charles Laurent et les plénipotentiaires français, qui avaient en face d’eux des hommes de valeur et de très habiles ingénieurs, ont compris que les ententes durables sont celles qui tiennent compte des intérêts essentiels, voire des susceptibilités légitimes des deux parties.

Somme toute, la Conférence aboutit à l’exécution immédiate du Frasne-Vallorbe, projet longtemps et bien des fois réclamé par la Suisse et qui rentre en même temps, depuis plusieurs années, dans les plans clairvoyans de la Compagnie française P. -L. -M. En second lieu, elle assure des avantages précieux et un statut diplomatique décisif à toute future Faucille. Enfin, elle donne à l’effort bernois du Lötschberg, qui parachève l’œuvre du Simplon, la satisfaction, dont les Français ne peuvent que se réjouir, d’étendre la zone d’attraction franco-suisse du Simplon jusqu’aux grands ports maritimes de l’Escaut et du Rhin.


La Convention du Simplon a été signée à Berne le 18 juin 1909, par les plénipotentiaires des deux pays, M. le comte d’Aunay pour la France, MM. Deucher, Comtesse et Forrer pour la Suisse.

La Convention du Gothard, définitivement rédigée le 20 avril 1909, n’a été signée par les plénipotentiaires des trois Etats, Allemagne, Italie et Suisse, que le mercredi 13 octobre 1909. Il reste à soumettre l’une et l’autre à l’approbation des pouvoirs compétens, parlemens et gouvernemens, des pays étrangers qui y sont parties intéressées ; elles doivent être également discutées et approuvées par les Chambres fédérales suisses, lors de la session prochaine, au mois de décembre 1909.

Il ne nous appartient pas de discuter si, au point de vue suisse, ou au point de vue allemand, il est ou il n’est pas opportun de consacrer une telle « servitude » internationale à l’endroit de la ligne du Gothard ; — le mot de « servitude » est pris ici, bien entendu, dans le sens juridique ; — mais il nous est permis de dire au nom des intérêts franco-suisses qu’en ce qui concerne les voies d’accès au Simplon, la convention, dans son ensemble, est conforme aux intérêts engagés de part et d’autre. Nous souhaitons que le texte global en soit tel quel admis et approuvé. C’est là comme une