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Paris-Dijon-Vallorbe-Lausanne et la vallée du Rhône supérieur, — était chose indispensable et obligatoire ; c’était la carte forcée, la logique même. Pourtant, la logique s’impose-t-elle toujours ? et s’impose-t-elle sans débat ?

La Conférence des voies d’accès au Simplon, qui s’est close le 10 juin, consacre d’abord comme évidemment urgente la construction du Frasne-Vallorbe, et les chemins de fer d’Etat suisses consentent aux majorations sur les devis primitifs qui résultent du retard même de l’exécution et de toutes petites modifications du tracé. Mais, après avoir, pour ainsi dire, déblayé le terrain de cette première solution admise par tous, il a fallu aborder les questions complémentaires et connexes qui, en raison même des difficultés qu’elles soulevaient, se trouvaient constituer les problèmes essentiels et comme le nœud vital de la Conférence.

A droite et à gauche, au Sud et au Nord de la voie d’accès la plus courte, — la voie Dijon-Vallorbe-Lausanne, — d’audacieux et de clairvoyans défenseurs des intérêts franco-suisses avaient cherché des solutions qui, quoique kilométriquement plus longues, pouvaient avoir une grande portée : elles élargissaient de beaucoup la zone de retentissement économique et par suite la signification politique du Simplon.

Vers le Sud, un projet très ingénieux, très élégant, mais assez coûteux (115 à 140 millions), consistait à joindre Lons-le-Saunier à Genève par une ligne nouvelle dite de la Faucille. Outre les particularités techniques de cette ligne dont presque la moitié devait être en tunnels (39 kilomètres de tunnels), un obstacle se présentait au point terminus à Genève : la traversée du Rhône. Il fallait obtenir de la Suisse la promesse éventuelle de la construction d’un pont sur le Rhône et le raccordement des deux gares genevoises de Cornavin et des Eaux-Vives.

La Conférence des voies d’accès a obtenu ces promesses. Le jour où le gouvernement français se décidera à faire la Faucille, il ne trouvera plus d’objections du côté de la Suisse. Bien mieux, tous les points qui auraient pu être des écueils sont d’avance explorés et élucidés.

Rachat par la Suisse de la gare de Cornavin, raccordement de la gare de Cornavin à la gare des Eaux-Vives, passage des trains internationaux avec personnel du P.-L.-M., simplification des formalités douanières, etc., tout cela a été examiné. On