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pourront être placés sous l’administration du pouvoir exécutif de l’Union, mais qu’on ne prévoit pas destinés à y être incorporés en qualité de provinces.

Ces amendemens paraissent judicieux et dictés par de légitimes préoccupations. N’altérant en rien l’esprit de la Constitution, les délégués ont pu les accepter sans outrepasser les bornes de leur mandat.

Le South Africa Constitution Bill ayant été déposé au nom du gouvernement et présenté comme n’étant pas susceptible d’être modifié sans compromettre le succès des accords réalisés, son acceptation était certaine. Il fut voté à l’unanimité, après les trois lectures réglementaires, par la Chambre des lords, le 4 août, et par la Chambre des communes, le 19.

L’union était faite. Elle sera inaugurée officiellement le 31 mai 1910, huit ans, jour pour jour, après la signature du traité de paix. S. A. R. le prince de Galles se rendra en Afrique du Sud pour présider cette solennité.


VII

Un examen détaillé de la Constitution sud-africaine dépasserait le cadre de cette étude. Je me bornerai à indiquer ce qui, dans ce pacte conclu, non seulement entre les colonies, mais entre elles et la mère patrie, est d’un caractère particulièrement intéressant et en détermine, pour ainsi dire, la physionomie.

Aucune innovation importante ne distingue la nouvelle Constitution de celles de l’Australie et du Canada, quant aux droits de la métropole et à ses rapports avec l’Union. L’autonomie déjà accordée aux quatre colonies africaines est transportée et concentrée en un seul gouvernement. Rien n’est changé au régime des territoires limitrophes. Mais il est prévu, — ce qui crée un engagement moral, — que plus tard, dans des conditions fixées d’accord avec le gouvernement britannique, ces territoires pourront, soit être incorporés à l’Union, soit en devenir des dépendances.

L’organisation des pouvoirs du gouvernement central est la partie neuve et substantielle du travail accompli par la Convention nationale, d’octobre 1908 à mai 1909. Elle apparaît, sur deux points de capitale importance, très différente de la même organisation au Canada, et surtout de celle qui est en vigueur