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dont chacune nécessitait un accord complet, et par conséquent de larges concessions réciproques ; et, malgré ces concessions, l’œuvre constitutionnelle devrait présenter un ensemble bien ordonné, s’adaptant aux circonstances, et néanmoins perfectible. Il resterait ensuite à obtenir pour le projet présenté l’approbation de chacune des colonies ; enfin l’assentiment du gouvernement britannique.

Sur ce dernier point, on avait peu d’inquiétudes. Les risques d’insuccès se concentraient sur la nécessité d’arriver à une entente parfaite entre les délégués à la Convention, et celle de l’acceptation intégrale du texte de la Constitution par les Chambres des quatre colonies, ou leurs populations directement consultées, au cas où il serait décidé d’avoir recours à un referendum.

Ces questions ayant été débattues dans les cercles politiques et dans la presse sud-africaine pendant quelques mois, la « Conférence intercoloniale des Douanes et Chemins de fer, » délégation des quatre ministères coloniaux de l’Afrique centrale, réunie au commencement de mai 1908, prit une décision, d’ailleurs attendue, et qui était comme la pose de la première pierre de l’édifice à construire. Elle était ainsi formulée : « Les intérêts vitaux et la prospérité permanente de l’Afrique du Sud ne peuvent être sauvegardés que par leur union plus étroite et prochaine, sous l’autorité de la Couronne britannique. La Rhodesia pourra être ultérieurement admise dans cette union. Cette résolution sera soumise aux législatures des quatre colonies, afin que les mesures nécessaires puissent être prises en vue de la nomination de délégués à une Convention nationale chargée d’examiner quelle serait la meilleure forme de l’union et de préparer un projet de Constitution. »

En même temps, les ministres présens à la Conférence convenaient de proposer à leurs Parlemens respectifs de fixer le nombre des délégués à 30, dont 12 pour la colonie du Cap, 8 pour le Transvaal et 5 pour chacune des autres colonies, de décider la réunion de la Convention dès la clôture des sessions parlementaires en cours, et de prescrire que les votes dans la Convention seraient recueillis « par têtes » et non « par Etats. » La Convention élirait elle-même son président.

Le 22 juin, les Chambres des colonies du Cap, du Transvaal et d’Orange approuvaient à l’unanimité la résolution de la