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montagnards ou des nomades, comme nous le voyons dans l’Afrique du Nord, par des lignes de postes fortifiés.

En 458, les Vandales arrivent à leur tour de Tunisie. Puis, vers 533, les armées de Justinien s’en emparent ; mais les divisions de l’Empire d’Orient favorisent la puissance des seigneurs indigènes ; elle redevient à peu près indépendante. Néanmoins ceux-ci, pour mettre fin à des luttes intestines, se placent sous la suzeraineté du Pape.

Aux environs de l’an mil, après plusieurs tentatives infructueuses, les Arabes s’implantent en Sardaigne. Ils en sont chassés, vingt-cinq ou trente ans après, par les Génois et les Pisans, à la suite d’une croisade prêchée contre eux par Jean XVIII qui, pendant son pontificat, avait promis l’île aux vainqueurs des Musulmans. Les Pisans seuls restent, dans la suite, les maîtres. En 1297, Boniface VIII en fait don au roi d’Aragon. La guerre s’allume alors, soit contre Pise, soit contre les princes sardes. Une femme célèbre par son intrépidité et sa rare intelligence, Eleonora d’Arborea, morte en 1404, donne un code (la carta de logu) à ses vassaux. Vers 1421, Alphonse d’Aragon étend ce code à toute l’île. Sous Ferdinand le Catholique finit la semi-indépendance des seigneurs du pays. Les vice-rois espagnols gouvernent directement pour le compte de leur souverain, jusqu’à la paix d’Utrecht, époque à laquelle elle passe à la maison d’Autriche, pour devenir six ans plus tard un des fiefs de Victor-Amédée II. Depuis ce temps, la Sardaigne a toujours appartenu à la maison de Savoie, dont le souverain a porté le titre de roi de Sardaigne de 1720 à 1861.

La région d’Iglesias, au Sud-Ouest de l’île, renferme les gisemens miniers les plus importans de la Sardaigne, dont le rendement total oscille annuellement entre 20 et 22 millions de francs. A Carloforte, on embarque du plomb argentifère, de la galène, du cuivre pour ! a Belgique, la France et l’Italie. La Société sardo-italienne de Monte Poni, très bien montée, extrait du plomb argentifère. La compagnie de Malfida, avec ses 3 000 ouvriers, produit également du plomb argentifère et du zinc.

En 1903, on comptait 117 concessions en exploitation. Toutes ces sociétés se sont imposé de grands sacrifices, soit en améliorant les moyens d’extraction, soit en augmentant les salaires.