Page:Revue des Deux Mondes - 1909 - tome 51.djvu/443

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à leur population. Organe administratif de l’Union, le bureau est aussi son agent commercial, et l’on a décidé d’y créer, à cet effet, une section spéciale du commerce, des douanes et des statistiques commerciales.

Le 26 août, après un mois de travaux laborieux, le congrès se séparait. Dans une de ses dernières séances, il avait décidé que ses prochaines assises devraient se tenir dans un délai de cinq ans.


III

Modeste a été l’œuvre de la troisième conférence pan-américaine. Mais la diplomatie des Etats-Unis n’aurait-elle réussi qu’à assurer la périodicité de ces réunions, qu’elle aurait déjà fait un grand pas vers, le but qu’elle poursuit. Et cette périodicité est désormais consacrée : le quatrième congrès pan-américain est convoqué pour 1910. Il se tiendra à Buenos-Ayres, où il coïncidera avec les fêtes que la République Argentine se propose de célébrer pour commémorer le centenaire de la révolution. Les fêtes nuiront peut-être à ses travaux, mais elles bénéficieront de son éclat. Washington reste, comme le veulent les États-Unis, la capitale de l’Union des Républiques, et, le 11 mai dernier, le président des Etats-Unis a posé, devant une nombreuse assistance et les représentons des nations membres de l’Union, la première pierre du palais destiné à servir de demeure au Bureau international. « C’est une mémorable circonstance, — disait à cette occasion M. Roosevelt, — pour toutes les nations de l’hémisphère occidental. L’édifice dont nous posons aujourd’hui la première pierre témoigne par son existence du sens croissant de la solidarité d’intérêts et d’aspirations existant chez tous les peuples du Nouveau-Monde. C’est une preuve que nous reconnaissons la nécessité d’unir plus étroitement les Républiques de l’hémisphère occidental par les liens amicaux de la justice mutuelle, de la bonne volonté réciproque et d’une compréhension sympathique. »

L’ambition des Américains d’exercer une hégémonie au moins morale, sinon matérielle, sur les nations du Nouveau-Monde, ancienne déjà, est considérée par eux comme une sorte de droit d’aînesse. Elle a été fortifiée par leur rapide développement, leur essor merveilleux vers la richesse, la stabilité de leur