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LES
ÉTATS-UNIS ET LE PAN-AMÉRICANISME

Le 4 mars dernier, M. William H. Taft a succédé à M. Théodore Roosevelt à la présidence des États-Unis. Le nouveau président a déclaré qu’il continuerait, particulièrement en ce qui concerne les questions extérieures, la politique de son prédécesseur. Leurs intérêts économiques, aussi bien que leurs intérêts moraux, font aujourd’hui un devoir aux Etats-Unis de s’intéresser à ces importantes questions. L’attention des hommes d’Etat américains s’est portée surtout sur l’Extrême-Orient et l’Amérique latine, et M. Roosevelt a déployé à l’égard de cette dernière une grande activité. Il a fait du pan-américanisme un des articles principaux de la politique des Etats-Unis. Le moment est donc opportun pour revoir brièvement quelle a été jusqu’à présent l’attitude des Etats-Unis à l’égard des nations sud-américaines, examiner les motifs et les intérêts qui les guident dans leur politique vis-à-vis d’elles, et chercher à dégager le but véritable qu’ils poursuivent.


I

Après le célèbre congrès avorté de Panama, qu’avait convoqué Bolivar au lendemain de l’établissement de l’indépendance des colonies espagnoles, les républiques sud-américaines s’étaient réunies par trois fois à Lima, sur l’invitation du Pérou, en 1847, puis en 1864 et en 1878. Réunions d’où rien d’important n’était résulté, et au lendemain desquelles la rivalité entre ces