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montrer à la princesse, l’auteur des Conversations dit à peu près ce que j’ai dit plus haut sur les hésitations de Nemours et conclut ainsi : « Il ne s’agit pas de savoir si M. de Nemours fit bien de suivre les mouvemens de sa passion ; mais s’il est vraisemblable qu’il ait pu faire ce qu’il a fait. »

Sur la mort de M. de Clèves, le critique du critique trouve de la « cruauté » dans ce que dit le critique de cette mort, considérée comme celle d’un don Quichotte ; mais il ne discute pas la question si cette mort est vraisemblable ou ne l’est point.

Il s’étend infiniment sur l’excursus du critique relativement au roman historique, sans rien apporter d’intéressant sur cette affaire.

Sur ce que le critique a dit que l’auteur de la Princesse de Clèves avait négligé de nous renseigner sur l’esprit de la princesse, alors qu’il nous renseigne sur sa beauté, il dit assez spirituellement qu’il était bon de nous dire qu’elle était belle et comment elle l’était puisqu’on ne pouvait pas nous la montrer, mais que nous avions tout le livre pour juger par nous-mêmes si elle avait de l’esprit. Pour son compte, il trouve qu’elle en a.

Pour ce qui est des histoires étrangères au roman qui y sont intercalées et que notre auteur appelle épisodes et que le critique avait assez vivement blâmées, le critique du critique rapporte une opinion de l’Académie de Florence qui ne laisse pas d’être intéressante sur cette mode du temps et qui prouve qu’on en discutait, et qui est qu’il n’est pas nécessaire que ces épisodes aient un lien avec le roman en son ensemble, pourvu qu’ils en aient un avec l’endroit où ils sont placés.

Sur le rapprochement malicieux que le critique a fait de la Princesse de Clèves avec les Désordres de l’amour, le critique du critique nous dit « qu’il sait de bonne part que l’auteur de la Princesse de Clèves avait fait cet ouvrage bien avant l’impression des Désordres de l’amour. »

Sur la scène de l’aveu, le critique du critique ne dit vraiment rien relativement à la vraisemblance ou à l’extravagance de l’aveu lui-même et se contente d’assurer que cet aveu ne ressemble en rien à celui de la marquise de Thermes dans les Désordres de l’amour ; mais que c’est bien plutôt « l’aveu de Plautine (sic) dans le Polyeucte de M. Corneille qui a donné lieu à celui de la Princesse de Clèves ; car du moins les caractères sont bien plus semblables. » — Rien donc, ou à peu près, sur l’aveu lui-même, mais une discussion assez serrée sur les