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David telle qu’elle figure sur les miniatures des psautiers. Une autre chapelle montre les douze prophètes, chacun tenant un phylactère. Dans une autre, est figurée la vision d’Ezéchiel. Les peintures de la chapelle 51 forment un véritable cycle de la vie de la Vierge. Dans la chapelle 28, Marie est assise entourée de deux anges porteurs d’encensoirs ; elle tient dans ses mains un médaillon sur lequel est peint le Christ enfant, la tête entourée du nimbe crucifère ; c’est le célèbre sujet de la « conception de la Vierge, » dont l’origine syrienne paraît incontestable et qui s’est perpétuée dans l’iconographie chrétienne jusqu’à la Renaissance. A côté du Christ jeune et imberbe de la tradition hellénique, on voit déjà le Pantocrator byzantin à la longue chevelure, à la barbe taillée en rond, à l’air majestueux et sévère. On trouve enfin dans ces fresques les saints cavaliers et guerriers, si populaires en Egypte, ainsi que toutes les scènes de chassé familières à l’art oriental.

Une autre découverte importante est celle des fragmens de la chronique copte sur papyrus de la collection Goleniscev ; elle est illustrée de miniatures et constitue par-là un monument d’un intérêt exceptionnel, les miniatures sur papyrus étant en nombre très restreint. Elle est en outre un spécimen curieux de l’art populaire qui fut créé au début du Ve siècle dans les monastères égyptiens. Les miniatures sont intercalées au milieu du texte qu’elles sont destinées à illustrer sans aucune recherche d’ornementation. Elles représentent ainsi une tradition, qui s’est perpétuée au moyen âge et qui se distingue de la miniature ornementale de la Mésopotamie ou de la Syrie. Le Cosmas Indicopleustes du Vatican, dont les illustrations ont beaucoup de rapport avec celles de la chronique sur papyrus, se rattache à cette tradition, dont l’origine égyptienne est évidente.

Rien d’ailleurs n’est plus médiocre que cet art tout populaire : chacune des scènes encadrée par deux traits rouges forme un tableau complet composé de teintes plates ; les personnages n’ont aucune physionomie individuelle et se distinguent par des signes de convention, costume, attributs, etc. Des bustes de femmes couronnées de roses et portant un disque à la main figurent les mois. Puis viennent : une carte des îles, peinte en jaune sur une mer d’un gris bleu ; les provinces d’Asie Mineure sous la forme de monumens flanqués de deux tours analogues aux villes des manuscrits de la Notitia Dignitatum ; les prophètes