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de l’invasion allemande. Des voies ferrées venant directement de Nantes, de Paris, d’Angoulême et de Bordeaux permettent de faire converger vers le littoral tous les approvisionnemens nécessaires aux navires, et en particulier les charbons des mines du Midi, les machines d’Indret, les canons et les projectiles de Ruelle. Sur le rivage de ces rades se trouvent les ports de La Rochelle et de La Pallice avec toutes les ressources que comporte un mouvement commercial important. En outre, l’arsenal de Roche fort est à proximité.

Dans son état actuel, malgré l’abandon dans lequel il a été laissé depuis longtemps, l’arsenal de Rochefort peut fournir aux rades une aide très réelle, qui augmente incontestablement leur valeur militaire. On trouve cette aide insuffisante, elle l’est en effet. On en conclut qu’il faudrait la supprimer. Ne conviendrait-il pas plutôt de l’augmenter, en essayant de surmonter les difficultés inhérentes à la disposition des lieux ? Certes, on peut regretter que les bâtimens de tout tonnage ne puissent remonter jusqu’à l’arsenal pour s’y réparer en cale sèche. On peut regretter qu’il soit si difficile d’aménager une base navale à l’embouchure de la Charente. On peut dire, avec raison, qu’on n’y trouvera pas les commodités que nous possédons déjà à Brest et à Toulon. Mais il n’y a pas le choix. Les rades de Rochefort sont le seul point, sur le littoral de l’Atlantique, où une escadre coupée de Brest peut venir se ravitailler et chercher un refuge. C’est là, par suite, que doit être constituée la seconde base navale qui nous est indispensable sur cette mer.

Loin de supprimer l’arsenal de Rochefort, il unit le mettre à même de remplir la tâche qui lui incombe. En prévision de la mobilisation, il faut y augmenter le nombre des postes d’accostage pour l’armement des navires de tonnage moyen dont la place n’est ni à Cherbourg, ni à Brest. Pour le ravitaillement des escadres, il faut y avoir des chalands et des remorqueurs en nombre suffisant pour transporter rapide nient le matériel en rade II conviendrait aussi d’avoir un atelier flottant, susceptible d’être remorqué en rade auprès des navires, pour faire toutes les réparations qui n’exigent pas l’entrée en cale sèche.

A Port-Arthur, les Russes ne possédaient pas de bassin de radoub assez grand pour leurs cuirassés Ils n’en ont pas moins réussi, en travaillant en rade, à réparer des carènes défoncées