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V

Il ne nous reste plus, pour terminer cette étude abrégée des tremblemens de terre, qu’à préciser la nature de la corrélation qu’ils paraissent présenter avec les éruptions volcaniques. Rappelons que la distribution des volcans actifs accompagne celle des séismes les plus violens, et que là où les séismes sont de plus en plus languissans, les volcans sont de plus en plus éteints. La conséquence évidente, c’est qu’ils sont les deux formes de l’activité souterraine d’une seule et même cause : l’ouverture de la grande géoclase tectonique. Seulement, cette cause générale se complique de causes secondaires qui donnent lieu à telle ou telle manifestation latérale. On a vu les conditions relatives à la récidive des secousses du sol : voyons en deux mots comment doivent être disposées les localités profondes pour que le volcan s’établisse.

Reprenons les notions que nous venons d’établir. La superposition, dans l’épaisseur de la croûte, de deux régions concentriques, dont la supérieure est mouillée par l’eau d’infiltration pendant que l’autre est en ignition, rend inévitable que, lors des décrochemens qui s’accomplissent le long des géoclases pour déterminer les dénivellations orogéniques, certaines portions inférieures de la zone mouillée soient recouvertes, grâce au chevauchement, par les portions supérieures de la zone rouge de feu. Il se passe alors, dans la matière de la roche d’abord mouillée, puis réchauffée, des réactions complexes dont beaucoup ont été éclaircies jusque dans leur détail par les célèbres expériences de Sénarmont et par celles de ses successeurs. En présence de l’eau suréchauffée, toutes les roches deviennent cristallines et les argiles acquièrent la composition des laves volcaniques. En outre, la fusion en présence de la vapeur d’eau comprimée en vase clos, comme c’est le cas dans les profondeurs, détermine l’occlusion de cette vapeur dans la roche liquéfiée. Il se fait donc une matière qui, malgré la différence des compositions et des températures, présente avec les solutions gazeuses obtenues sous pression et, par exemple, avec l’eau de Seltz, les analogies les plus intimes et les plus complètes. Des deux parts, on a affaire à un liquide foisonnant : cela veut dire que si ce liquide ne manifeste rien de spécial tant