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des pays pourvus de cette forme atténuée de la mobilité superficielle fait voir qu’ils se cantonnent dans deux zones approximativement parallèles aux bandes définies, plus haut, des pays paroxysmaux. Il s’en révèle à travers l’Europe et l’Asie à partir de la chaîne des Pyrénées, tout le long des Alpes, puis des monts Carpathes, du Caucase, de l’Himalaya et d’autres montagnes plus orientales. Dès les Pyrénées, on rencontre, le long des grandes géoclases qui ont déterminé le relief du sol, le chapelet des sources chaudes sulfurées dont le type est fourni par Barèges et qui, sans exception, sont associées à des pointemens de roches ayant, quoique ne montrant aucune trace de cratères, d’intimes ressemblances de composition et de gisement avec les laves de nos volcans actifs. D’ailleurs, en allant vers l’Est jusqu’au Caucase, on rencontre des volcans tout à fait caractérisés, comme l’Elbrouz et le Kazbek, dont les dernières éruptions ne sont pas très anciennes historiquement parlant. D’un autre côté, l’étude stratigraphique du sol démontre que l’époque d’émergence de ces chaînes est relativement peu reculée et dès lors l’esprit se fait à l’idée que la région qu’elles occupent présentait, antérieurement aux temps actuels, les caractères décrits plus haut de la zone en pleine activité de nos jours. Cette région se serait calmée par une sorte de vieillissement ; les secousses qu’on y observe encore décèlent comme un reste de la vie souterraine progressivement affaiblie.

Ces présomptions reçoivent un puissant appui de la reproduction en Amérique de dispositions analogues : vers l’Est de la région des Cordillères, si remarquable par la quasi-permanence du phénomène séismique, on trouve dans l’Amérique du Nord la zone des Montagnes Rocheuses, qui en est comme une atténuation, et qui frappe par sa ressemblance générale avec la région des Pyrénées et des Alpes.

Enfin une indication précieuse pour l’interprétation de tous ces faits résulte de ce qu’en s’éloignant davantage des pays de trépidations maxima, et perpendiculairement à la bande qu’ils constituent, on trouve des régions où le tremblement de terre est pour ainsi dire inconnu et qui, tout en étant montagneuses, tout en présentant le spectacle de grandes géoclases le long desquelles ont surgi de puissantes chaînes, sont dépourvues de toute espèce de sources thermales ; circonstance d’autant plus remarquable qu’on peut reconnaître, aux incrustations, l’ancienne