Page:Revue des Deux Mondes - 1909 - tome 49.djvu/681

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gallois, par les polémiques théologiques du Dr Campbell, et par les adjurations civiques du Dr Clifford, avait reçu, des dissenters, le mandat exprès d’abroger les deux lois par lesquelles les Unionistes avaient favorisé le développement des écoles confessionnelles et arrêté la diminution des débits de boissons.

On sait qu’un texte de 1902, dû à la plume du philosophe qui réfuta le positivisme, avait assimilé les écoles privées (voluntary ou non provided schools) aux écoles municipales (board ou provided schools) et prélevé sur les taxes locales les fonds nécessaires à leur entretien. On sait également que les protestans s’étaient refusés à propager, de leurs deniers, une doctrine contraire à leurs convictions. A la fin de 1905, 64 000 contribuables résistent aux sommations du fisc ; 3 610 laissent vendre leur mobilier ; 281 subissent des peines d’emprisonnement. Et ces protestations véhémentes contribuent à la victoire libérale.

A peine élus, les radicaux se mettent à l’ouvrage. Ils tentent de réaliser un triple programme. Ils veulent confier intégralement aux autorités locales la direction de toutes les écoles entretenues à l’aide de taxes municipales. Ils prétendent distinguer l’instruction morale et la lecture de la Bible, de l’enseignement des catéchismes, qui serait ou bien interdit, ou bien donné à des heures spéciales par des maîtres distincts, que rémunéreraient les fidèles. Ils désirent, enfin, assurer la liberté et la neutralité des instituteurs publics : ils ne seront jamais obligés de signer un acte de foi déterminé ; ils ne pourront faire apprendre le catéchisme que dans des cas particuliers et avec l’autorisation des comités locaux. En trois ans, le gouvernement a soumis au Parlement trois projets de réformes scolaires. La première, due à M. Birrell, portait l’empreinte de son âme scrupuleuse et de son esprit confus. Elle fut rejetée par les Lords. La seconde, déposée le 24 février 1908 par M. Mackenna, un avocat occupé et un archer connu, était claire et brève. Elle allait, comme une flèche, droit au but. Auront seules le droit de porter le titre d’écoles publiques et de bénéficier des taxes locales, les écoles, neutres et laïques, dirigées par les autorités municipales. Les classes libres (non provided schools), si elles se trouvent dans un district où il y a plusieurs cours d’enseignement primaire, recevront, des mains de l’Etat, une subvention de 58 fr. 75 par enfant. Si l’école confessionnelle est la seule