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funeste de la guerre russo-japonaise, à la conception d’une guerre de position, comme an XVIIIe siècle. Ne voit-on pas déjà, à la suite de cette» campagne de Mandchourie, réapparaître les lourds engins que traînaient les armées de Louis XIV ? C’est la décadence de l’art militaire. Résistons à cet entraînement ; n’y aura-t-il pas chez nous un nouveau Gribeauval écouté qui chassera de nos équipages de campagne ces impedimenta lourds et encombrans ? Rappelons-nous la grande époque militaire de la Révolution et de l’Empire ; ce que nos ancêtres ont fait, nous pouvons le faire mieux encore, parce que nous avons de merveilleux outils à notre disposition. Nous pouvons créer une armée manœuvrière entre toutes ; n’y manquons pas et souhaitons de voir à sa tête un chef pondéré et ardent, prudent et audacieux, qui saura surprendre l’ennemi par la rapidité et l’imprévu de ses manœuvres, par la violence de son offensive. Les hommes de tempérament ne manquent pas en France.


Je me résume par ces mots : préparons une guerre de mouvement, une guerre de masse, en développant jusqu’au plus haut degré et dans toutes ses manifestations le facteur vitesse.


Général H. LANGLOIS.