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Claude Fauriel à Mary Clarke.


Lundi 29 septembre.

... Quoi qu’il en soit de ce voyage désiré, projeté, espéré et sur lequel je compte, croyez qu’il ne peut me convenir, me plaire et m’être bon à quelque chose, qu’autant qu’il sera de même pour vous. J’ai le désir de travailler sérieusement à Milan, l’espoir de pouvoir le faire, et celui d’y trouver avec vous et pour vous plus d’agrément que je n’en puis prévoir ici. Il y a à Milan bien plus de distraction de société qu’il ne vous en faut à vous et à moi : il y a des personnes excellentes à voir et à connaître que nous pourrons voir et connaître ensemble, des moyens de vous occuper des arts que vous aimez ; il y a... mon Dieu ! je voudrais qu’il y eût tout ce qui peut vous intéresser, vous plaire et mériter votre contentement...


Mary Clarke à Claude Fauriel


[De Genève, sans date].

Cher ami,

Vous ne me dites pas ce que je voulais surtout savoir : est-il utile pour ce que vous voulez faire que vous passiez par le midi de la France ? Je suis d’autant plus impatiente de le savoir, que si oui, nous irons vous attendre plus au midi que Lyon. Ne vous embarrassez pas de la route pour nous : je trouverais de là facilement ; mais écrivez-moi cela tout de suite : la route du Simplon est très facile aussi. Je ne crois pas que vous puissiez faire autrement que de passer par le Piémont pour aller à Milan, si nous allons au midi de la France ; mais vous qui avez des cartes et des livres, qui vous empêche d’y regarder ? Je n’ai ni l’un, ni l’autre. Ne vous mettez pas à imaginer ce qui nous est le plus agréable ou commode : ils le sont également, et quant à la commodité, nous ne sommes pas du tout faciles à tourmenter pour cela. Notez bien que je ne vous demande pas ce qui est le plus agréable à vous non plus, je vous demande si cela vous sera utile. Mais pour l’amour de Dieu, dites-le-moi clairement et sans cérémonie...