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Sauf le matin du 18 septembre, les divisions de cavalerie n’ont, pour ainsi dire, rien fait, et c’est grand dommage, parce que leur défaut de mordant, joint à une activité des plus faibles donneront une apparence de raison aux détracteurs de la cavalerie, quand ils reviendront à la charge pour demander que l’on réduise l’effectif de cette arme.

Si les divisions de cavalerie se sont montrées très piètres aux manœuvres du Centre, on ne peut en dire autant des brigades de cavalerie de corps d’armée et des escadrons divisionnaires. En particulier, les régimens et escadrons de cavalerie légère nous ont fait une très bonne impression, et leur remonte nous a semblé excellente. A maintes reprises, et sur les terrains les plus divers, des escadrons de cavalerie légère ont sous nos yeux prêté un concours des plus efficaces à l’infanterie, et surtout à l’artillerie en péril.

Notre artillerie est digne des plus grands éloges pour sa forte éducation technique et les efforts qu’elle fait depuis quelques années en vue d’acquérir le sens tactique.

Certains groupes nous ont procuré la joie d’observer des marches bien défilées, des mises en batterie couvertes par le terrain, des changemens de position exécutés à miracle, enfin une direction du feu, parfaite. Quand tous nos groupes de batteries ressembleront à ceux-là, on aura le droit d’affirmer la supériorité mondiale de l’artillerie française.

En somme et pour finir, notre impression sur les troupes composant les armées A et B a été plutôt très bonne, et nous sentions, à les voir si intelligentes, si désireuses de bien faire et si énergiques, qu’elles étaient capables de l’emporter sur un ennemi puissamment redoutable, à la condition de mettre leur confiance la plus entière dans le haut commandement.


GENERAL BONNAL.