Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 48.djvu/275

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

premiers ont fonctionné d’une façon satisfaisante et le troisième s’est montré parfait. La vitesse était de 10 à 12 kilomètres à l’heure, et le parcours journalier, de 80 à 100 kilomètres.

On a mis en expérience, à la 15e division d’infanterie, les 17 et 18 septembre, un nouveau règlement sur le service de santé en campagne, qui a procuré de très bons résultats. Enfin, le pont Barrault, expérimenté par le 104e d’infanterie, et le pont Very, par la cavalerie, ont donné lieu à des constatations favorables.

Impression d’ensemble. — L’organisation des grandes manœuvres du Centre, à la fois prévoyante et sobre, mérite les éloges qu’on lui a prodigués.

On ne reviendra pas sur les inconvéniens qui résultent de l’emploi exclusif et journalier du cantonnement.

Il est à souhaiter que l’administration de la Guerre s’inspire à l’avenir des erremens suivis depuis quelques années en Allemagne et en Suisse pour donner aux grandes manœuvres un cours normal, sans trêve ni suspension.

Le bivouac et le cantonnement-bivouac, qui sont les deux seuls modes de stationnement à employer en pareil cas, impliquent la formation de parcs divisionnaires chargés de paille et de bois venant se mettre à la disposition des troupes dès qu’elles s’arrêtent pour la nuit.

En supposant ces conditions remplies aux récentes manœuvres d’armée contre armée, le programme aurait pu être avec avantage celui-ci :

Le 12 septembre, les partis opposés sont à 60 ou 80 kilomètres l’un de l’autre et l’exploration commence ; le 13, marches d’approche ; le 14, prise de contact tactique et engagement des avant-gardes ; le 15, bataille ; le 16, poursuite du parti battu ou rappelé en arrière par ordre supérieur ; le 17, repos, et le 18, revue.

Pour nous, il est bon de clôturer les grandes manœuvres d’armées par une solennité militaire qui attire un nombreux public et procure aux troupes l’occasion de se dénombrer, comme aussi d’affirmer leur cohésion et leur entraînement.

Jusqu’en 1901, nos manœuvres d’armées se terminaient par une revue préparée à grands frais et qui absorbait un temps précieux eu raison de la concentration préalable de tous les élémens à proximité du terrain choisi.

La revue que nous souhaitons serait organisée très simplement, sans tribunes, et consisterait à faire défiler, le même jour,