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avant-gardes occupèrent, au 8e corps, la ligne : Bagneux-Mineaux, au 9e corps, la ligne : Aize-Bouges.

En résumé, l’ordre de l’armée a pour la journée du 13 septembre, correspondait à la situation, sauf en ce qui concerne l’emploi du corps de cavalerie, et ne laisse rien à désirer sous le rapport de la forme. Il précise la ligne d’arrivée des avant-gardes, des têtes et des queues de colonnes, condition indispensable à remplir pour assurer le stationnement d’une armée en prévision de l’opération du lendemain. On ignorait cela en France, il y a quelque vingt ans, et c’est à la manœuvre d’Iéna analysée par nous, grâce au livre du colonel Foucart sur la campagne de 1806 en Prusse, que notre armée doit de pouvoir exécuter des marches d’armée suivant le mode napoléonien.

Au parti bleu, ou armée B, le stationnement du 12 septembre, jour de repos, était couvert par trois détachemens de sûreté, indépendants des avant-gardes, qui occupaient Loches, Montrésor et Saint-Aignan.

Ces détachemens comprenaient deux bataillons, une ou deux batteries, un ou deux escadrons, une compagnie du génie, et une ou trois compagnies cyclistes.

Suivant l’ordre du 12 au soir pour la journée du 13 septembre, le 4e corps, à l’aile droite, eut à marcher, en une seule colonne, de façon à venir occuper Loché-sur-Indrois avec sa tête et Montrésor avec sa queue (profondeur de 10 kilomètres), pendant que le 5e corps, en plusieurs colonnes, atteindrait le front Nouans-Faverolles, et que la division coloniale se porterait sur Saint-Aignan.

Le dispositif de stationnement mesure 17 kilomètres comptés sur le front Loché-Nouans-Faverolles. Il est appuyé, en arrière à droite, par la queue du 4e corps à Montrésor, et en arrière à gauche, par la division coloniale à Saint-Aignan. Sa forme favorise la défensive combinée avec des contre-attaques d’aile.

Le stationnement du parti bleu devait être couvert, à distance relativement grande, par les trois détachemens précités, lesquels avaient à se porter, dès cinq heures du matin, celui de droite, de Loches sur Ecueillé, celui du centre, de Montrésor sur Luçay-le-Mâle, celui de gauche, de Saint-Aignan sur Villentrois, avec ordre de se retrancher en ces points.

Le dispositif nettement défensif du parti bleu s’explique, à la rigueur, et l’on ne saurait blâmer son chef de l’avoir choisi ;