Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 47.djvu/928

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
REVUES ÉTRANGÈRES

PIERRE BREUGHEL LE VIEUX ET L’ART DE SON TEMPS


Peter Bruegel l’Ancien, son œuvre et son temps, par René Van Bastelaer, 1 vol. gros in-4o, avec plus de cent planches gravées ; Bruxelles, librairie Van Oest, 1907 ; — Pierre Bruegel l’Ancien, par Charles Bernard, 1 vol. illustré, de la Collection des grands artistes des Pays-Bas ; Bruxelles, même librairie, 1908.


Dans un petit poème latin que nous a conservé Van Mander, un contemporain de Pierre Breughel le Vieux, le savant Lampsonius, célébrait ainsi le talent du peintre brabançon : « Voici qu’un second Jérôme Bosch, d’un pinceau habile, nous rend à la fois les vives inventions et jusqu’au style de son maître, et le surpasse encore tout en l’imitant ! En vérité, Pierre, tu t’élèves lorsque ton art fécond, à la manière de ton devancier, nous retrace toute sorte de sujets plaisans, les plus propres du monde à nous faire rire ; et aussi mérites-tu, en sa compagnie, d’être loué à l’égal des plus grands artistes ! »

Or, il se trouve que ces éloges ne paraissent pas suffisamment élogieux à un jeune écrivain belge, M. Charles Bernard, qui vient de consacrer à Pierre Breughel l’Ancien un petit livre d’ailleurs tout plein d’érudition et de fine critique. « Lampsonius, — nous dit-il, — a beau comparer Breughel aux plus grands artistes : lui aussi, il rapetisse le génie du maître jusqu’à n’en faire qu’un amuseur. Ce n’est guère que dans ces dernières années qu’on a restitué à Pierre Breughel l’Ancien la place qui lui revient, entre Jean Van Eyck et