Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 47.djvu/684

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

effacée dans les rapports internationaux. Cette proposition répond exactement à notre loi nouvelle. Elle est d’ailleurs pour notre pays d’un intérêt pratique qui se mesure à l’activité de nos céramistes, de nos verriers, de tous ceux qui cherchent à mettre dans les objets familiers un peu de goût et de beauté. Elle sera énergiquement soutenue par les délégués français.

La seconde addition du projet allemand est celle de la photographie. Il n’est pas vraisemblable qu’elle rencontre des résistances. Dans tous les pays de l’Union, les progrès de la photographie depuis dix ans, sans avoir l’importance artistique que lui attachent les photographes, ont réussi du moins à faire d’un cliché, par le choix du sujet, le soin de l’éclairage, la finesse et le relief, une œuvre personnelle. La protection de la photographie résultait du protocole ajouté à la Convention de Berne en 1896 ; elle était insuffisante ; elle sera désormais complète.

Il faut en dire autant de l’architecture. Depuis 1896, la Convention de Berne protège les plans des architectes, auxquels elle donne le droit de poursuivre comme contrefacteurs ceux qui reproduisent leurs plans par le dessin. Ce n’est point assez. Il est une contrefaçon plus dangereuse qui consiste à reproduire l’œuvre achevée, la maison, le palais une fois construits, par la construction d’une maison ou d’un palais semblables. La Convention de Berne ne protège pas les architectes contre ce péril. En proposant de dire non plus « les plans relatifs à l’architecture, » mais « les œuvres d’architecture, » le projet allemand comble ici encore, avec équité et sagesse, une lacune de la Convention.

Quant aux journaux et aux publications périodiques, la Conférence de Berlin n’aura à s’occuper ni des romans et des nouvelles qui sont absolument protégés, ni des faits-divers et des nouvelles du jour, qui ne le sont pas et ne doivent pas l’être, mais des articles de discussion politique. D’après la Convention, ces articles sont assimilés aux faits-divers et aux nouvelles du jour, et la reproduction n’en peut être interdite. Les Allemands demandent qu’ils soient détachés de cette classe, et mis au rang d, es articles ou études qui en ce moment sont protégés, lorsque les auteurs ou éditeurs ont expressément réservé leurs droits. Cette innovation n’est pas très justifiée. La réforme serait sans doute suffisante, si la Convention exigeait, pour ces articles