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la jeunesse. Comme des raisons budgétaires ne permettent pas l’abaissement de la limite d’âge des généraux, une seule solution est possible : faire commander les régimens par des chefs d’escadrons, les brigades par des lieutenans-colonels et les divisions par des colonels. L’emploi de la cavalerie on grandes masses sera fréquent. Aussi, lorsque les escadrons de réserve et les compagnies d’infanterie montée seront formés, faudra-t-il prévoir la formation de nouvelles divisions de cavalerie, par la réunion de deux brigades de cavalerie de corps. Il doit être entendu que l’état-major des divisions de cavalerie devra être largement réduit par la suppression d’un nombre considérable d’organes inutiles, dont l’énumération allongerait trop cette étude. Si ces nouvelles divisions sont commandées par des jeunes gens, elles vaudront vite les autres.

En tout temps, les divisions de cavalerie doivent être pourvues de trois batteries et toutes les fois qu’il s’agirait d’opérations contre les chemins de fer, ou contre des positions retranchées, quelques pièces d’artillerie lourde leur seraient affectées. De même, il est nécessaire qu’au moment de la mobilisation une section du génie montée et son matériel soit affectée à chaque brigade.

En ce qui concerne l’instruction, il faut d’abord réfuter une objection constamment reproduite.

Déjà avec le service de trois ans, disent les cavaliers de la vieille école, on ne pouvait pas apprendre à la fois aux hommes le métier de cavalier et celui de fantassin. Avec le service de deux ans, il n’y faut pas songer.

Cette objection est sans valeur. Si la cavalerie veut bien consacrer, à l’instruction du tir et du combat de tirailleurs, le temps qu’elle perd en ce moment à des évolutions et à des mouvemens de carrousel inutiles, on peut être sûr qu’elle sera prête à combattre à pied comme à cheval. Il faut admettre que chaque garnison est pourvue d’un champ de tir, ou d’un stand de 200 mètres. En outre, si tous les régimens sont successivement envoyés pendant quinze jours dans un camp d’instruction pour exécuter des tirs de combat et des exercices de tirailleurs, le résultat sera atteint. Là pourront s’exécuter les longs galops qui achèveront de mettre le cavalier en confiance et rendront son cheval adroit. Il est clair qu’il devra être préparé dans la garnison. Au lieu des obstacles factices du terrain de manœuvre et