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guerre est forte d’environ 75 hommes. Elle comprend environ 20 hommes de l’active sur lesquels la moitié sont des recrues, l’autre moitié étant dans la deuxième année de service et 35 réservistes. La section possède tout au plus 20 soldats bien instruits et ceux-ci sont conduits la plupart du temps par un officier de réserve ou de Landwehr, aidé par 7 sous-officiers, dont 4 en moyenne appartiennent à la réserve. Cette infanterie tire fort bien en temps de paix, mais il n’est pas nécessaire de discuter, pour se rendre compte de la plus grande cohésion de la cavalerie, sur laquelle on pourra mieux compter dans les cas où les qualités morales et la discipline du feu seront l’essentiel. L’influence directe des officiers de cavalerie sur leurs hommes est plus grande que dans l’infanterie. Ils les connaissent mieux. On doit admettre qu’à nombre égal les cavaliers peuvent s’engager avec des chances de succès contre la meilleure infanterie continentale. Il faut s’élever contre l’ancienne doctrine que la cavalerie pied à terre ne peut réussir que si elle approche rapidement à cheval, se déploie rapidement dans la direction décisive et utilise des avantages spéciaux dus aux circonstances locales. La cavalerie doit être apte à attaquer à pied exactement comme l’infanterie, toutes les fois que les circonstances l’exigent. Il va de soi qu’elle doit être fortement pourvue d’artillerie.

En ce qui concerne les chevaux, il faut d’abord décider si le combat à pied doit être mené avec des chevaux mobiles, ou immobiles. Lorsque trois hommes sur quatre mettent pied à terre, les chevaux sont mobiles. Ils sont immobiles si cette proportion est dépassée.

Dans la forme la plus importante de l’action, l’attaque, il est avantageux d’avoir les chevaux mobiles. En cas de succès, ils peuvent rejoindre, il devient facile de remonter à cheval et de continuer l’opération. Si les chevaux sont immobiles, on ne saurait poursuivre le succès avec la troupe qui vient de l’obtenir. Le retour aux chevaux amènerait une perte de temps souvent considérable, peut-être un changement désavantageux dans la situation.

Il en résulte que dans l’attaque pour obtenir le nombre de fusils nécessaires, on devra faire appel à un plus grand nombre d’unités, escadrons, régimens ou brigades. Il ne sera dérogé à ce principe que si le voisinage de la cavalerie ennemie ou d’autres circonstances obligent à garder une forte réserve à cheval. Dans