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d’où, comme le vent est presque constamment favorable, on peut descendre très vite à Constantinople. Et Constantinople est toujours une ville unique qui exerce la plus grande influence, d’autant que les ducats viennent de cette région et produisent des effets que l’économie sordide de l’Angleterre ne saurait probablement pas avoir…

Victoria s’est conduite avec courage et comme il convenait dans l’affaire : elle mérite de grandes louanges


Le roi des Belges à la reine Victoria.


Laeken, 22 octobre 1841.

… En France, on déclare à grands cris qu’il faut que le futur mari de la reine d’Espagne soit un Bourbon, etc. Certes, puisque les Espagnols et feu le Roi ont eux-mêmes aboli la loi salique, que Philippe V avait importée de France, il est tout naturel que le reste de l’Europe ne désire pas qu’un Bourbon y aille. D’ailleurs, il faut avouer que la chose n’est même pas facile, car les différentes branches de cette famille se détestent cordialement. Le roi des Français, lui-même, s’est toujours opposé à l’idée d’y envoyer un de ses fils. En France, cependant, cette opinion existe toujours, et Thiers y était très attaché.

Je regrette, je l’avoue, que l’on ait encouragé Christine à s’installer à Paris, parce qu’on a ainsi donné à cet incident l’apparence d’une chose concertée d’avance. Je crois que l’on désirait que Christine se retirât tranquillement et par la force des circonstances, mais maintenant les affaires ont pris une tournure que le Roi n’aime guère, j’en suis sûr. Elle le met d’ailleurs dans une position ingrate : les radicaux le détestent, les modérés crieront qu’il les a laissés dans l’embarras, les Carlistes sont gardés sous clef, et il va sans dire que, eux aussi, ne sont pas très contens…


La reine Victoria au roi des Belges.


Château de Windsor, 13 octobre 1843.

Mon très cher oncle,

Bien que ce ne soit pas mon jour, je vous écris pour vous entretenir de la visite des chers Nemours que nous désirons si vivement. Louise me dit dans sa dernière lettre que la présence