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commissaires mandent la même chose. Ils ont écrit hier. Ils disent qu’ils ont paru hier à la Convention, et qu’après les avoir écoutés avec la plus grande attention, on a applaudi à leurs discours ; qu’ensuite ils ont été aux Jacobins où ils ont aussi parlé, mais pas autant de temps qu’ils auraient désiré. Veau a parlé pour papa et Texier. En sortant des Jacobins, ils ont rencontré de Serre qui leur a dit n’avoir pas encore vu Mogue. Vous reconnaîtrez à ce trait la fourberie de cet homme. »

Pendant ce temps, les Représentans, amis de Clément de Ris et de Texier, ne demeuraient pas inactifs. Ceux qui étaient à Paris agissaient, Sieyès tout le premier. Ceux que leur mission retenait au loin écrivaient. De ceux-là, le plus net, le plus énergique dans ses affirmations fut Guimberteau : « Citoyens collègues, écrivait-il aux membres du Comité de sûreté générale, la famille de Clément de Ris, Administrateur révolutionnaire du département d’Indre-et-Loire, nommé par Levasseur, notre collègue, vient de m’écrire qu’il avait été arrêté, ainsi que Texier-Olivier, son collègue, par votre ordre. Elle me charge de demander de rendre justice à ces citoyens auprès de vous, et je crois ne pouvoir me dispenser de vous rendre compte des faits qui sont à ma connaissance. Il y a à peu près quatre mois et demi que je connais Clément et Texier pour de bons et loyaux républicains. L’opinion de la Société populaire et des citoyens de la commune entière de Tours a été, dès le moment de mon arrivée, prononcée en leur faveur, et elle ne s’est pas démentie. De toutes les maisons que j’ai eu l’occasion de connaître, celle de Clément de Ris est la seule où j’aie pris un repas, et je puis dire à sa louange que, si on voulait voir la résurrection des mœurs et des vertus patriarcales, on en trouverait le modèle chez lui. Je ne sais pas ce qu’il a fait avant la Révolution, mais je sais bien qu’il l’a parfaitement servie de toutes les manières, et, si vous voulez avoir des renseignemens certains sur l’un et l’autre de ces concitoyens, vous pourrez consulter Tallien, Garnier de Saintes, Ichon, Monestier et beaucoup d’autres Montagnards de la Convention, qui les aiment, qui les estiment, et qui vous donneraient des instructions utiles sur leur compte. N’en doutez pas, il est des malveillans à Tours, qui n’y sont qu’accidentellement[1], qui servent des intrigans[2], et qui font un

  1. Allusion à Mogue.
  2. Allusion à Senard.