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de préservation en organisant, par décret du 30 décembre 1897, un service des améliorations pastorales, dont les subventions n’entraînent pas forcément la soumission au régime forestier des bois créés avec leur concours ; mais l’allocation dérisoire d’un crédit de 14 000 francs seconde bien peu le dévouement et la compétence exceptionnelle du personnel trop restreint attaché à ce service d’une importance capitale.


III. — L’AMENAGEMENT EN PLAINES ET SUR LES COTEAUX

Si l’on regarde en dehors des régions montagneuses, la situation forestière du reste de la France est aussi des plus inquiétantes : les forêts exploitées trop hâtivement diminuent partout ; elles ont depuis longtemps cessé de suffire à la consommation nationale et, pour alimenter en bois d’œuvre les nations civilisées, on déboise le monde entier[1].

La mise en valeur des terres incultes, dont le reboisement serait généralement le procédé le plus efficace[2], ne fait pas plus de progrès que la restauration des montagnes, quoique la loi des 28 juillet-4 août 1860 l’ait rendue obligatoire pour les communes, et la surface des terrains improductifs qui figurait aux statistiques agricoles de 1862 pour 654 192 hectares en comprend encore 6 226 189, dont 1 448 671 appartenant aux communes.

De ce côté aussi, les capitaux se sont abstenus, et la loi est restée à peu près sans effet, malgré la création d’un service des améliorations agricoles pour étudier et subventionner les travaux projetés par des syndicats de propriétaires, peu secondés par l’insuffisance de la législation[3]. Alors que les lois spéciales pour la mise en valeur de plusieurs régions avaient donné les meilleurs résultats, grâce au concours des initiatives locales et des fonds particuliers, les capitaux ont partout fait défaut pour l’application des lois générales sur le reboisement et la mise en valeur des terres communales.

  1. Mélard, Insuffisance de la production des bois d’œuvre dans le Monde. Imprimerie Nationale, 1900.
  2. E. Cardot, La mise en valeur des terres communales incultes. Revue des Eaux et Forêts, 1903.
  3. A. de Grossouvre, L’Aménagement et la conservation des eaux. Bourges, 1903. Typographie Sire.