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« l’Oligarchie financière de la France, » et dans laquelle il blâme la haute finance de porter tous ses efforts vers le placement chez nous d’emprunts étrangers à des taux d’intérêt de plus en plus réduits. Nous n’en reconnaissons pas moins que le gouvernement pourrait et devrait, sans doute, provoquer une entente entre les établissemens de crédit et la Banque de France, soit pour l’organisation d’une branche de crédit spécial à l’exportation, soit pour la création et le fonctionnement d’une grande banque d’affaires commerciales.

Nous avons assez rendu justice aux efforts faits par les derniers ministères en faveur de nos institutions commerciales pour être à l’aise en les critiquant, d’autre part, de la façon la plus vive sur le cœur léger avec lequel ils assistent à l’exode des capitaux français vers l’étranger. Il y a là une véritable révocation nouvelle de l’Edit de Nantes dans le domaine économique. A part quelques industries rendues en quelque sorte obligatoires par les progrès de l’électricité et par l’invention des automobiles, on ne construit plus de nouvelles fabriques en France. Ce fait désolant est dû à deux causes auxquelles le gouvernement pourrait certainement remédier dans une large mesure. Il suffirait de cesser, par des projets de loi intempestifs, d’effrayer, d’épouvanter les détenteurs de capitaux qui refusent aujourd’hui de placer leur argent en France et ne songent qu’à le mettre en sûreté à l’étranger. Il faudrait aussi rappeler fermement aux syndicats ouvriers et surtout à la Confédération générale du travail que, si les grèves sont légitimes, lorsqu’elles ont pour objet des intérêts professionnels, elles deviennent illégales quand elles revêtent un caractère politique ou ne respectent pas la liberté du travail. Hélas ! les ouvriers ne sont pas les seuls à ne pas comprendre qu’en désorganisant le travail, en empêchant l’expansion de l’industrie, ils tuent la poule aux œufs d’or !

Pour achever notre étude, il ne nous reste plus qu’à parler des sociétés diverses qui s’intéressent aux questions que nous avons traitées, aux mesures que nous avons préconisées. Elles sont assez nombreuses. Nous citerons, outre le Comité des conseillers du Commerce extérieur, la Fédération des industriels et commerçans français, présidée par M. André Lebon, la Société d’Economie industrielle et commerciale, présidée par M. Georges Lamaille, la Société des Industriels et commerçans de France, dont le président est M. Menier et le secrétaire général M. Hayem,