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étrangères, lui répondit aussitôt : « Une institution comme la Conférence de la Haye ne pourrait aspirer à un devoir plus bienfaisant que celui de déterminer un accord pratique entre les nations qui conduirait à la réduction de ces dépenses improductives. Nous ne devons pas craindre d’en prendre l’initiative. Nous devons être là, afin de faire tout ce qui sera en notre pouvoir pour encourager cet accord dans la forme la plus pratique. Au nom du gouvernement, non seulement j’accepte, mais j’accueille avec plaisir la résolution de M. Vivian, comme une saine et bienfaisante expression de l’opinion. » Enfin, au mois de juillet suivant, au cours de la session tenue à Londres de la conférence interparlementaire, le premier ministre prononçait en faveur de la réduction des armemens un véritable discours programme. On y lisait notamment : « Une fois de retour dans vos patries, messieurs, insistez, au nom de l’humanité, pour que vous vous rendiez à la conférence de La Haye, comme nous-mêmes nous espérons y aller, dans le dessein de diminuer les charges des budgets de la guerre et de la marine. » Le gouvernement britannique n’avait donc négligé aucune occasion d’accentuer la résolution dont il devait, à la fin de 1906, informer M. Isvolsky. La réduction des armemens, non comprise dans le programme russe, volontairement exclue de ce programme, lui apparaissait, — telle qu’elle était apparue au Tsar en 1898, — comme le but essentiel de la conférence de la Haye.

En même temps d’ailleurs, le ministère anglais avait essayé de fournir, dès avant la réunion de la conférence, des preuves de sa sincérité et de répondre ainsi aux insinuations que les discours de son chef avaient provoquées dans la presse allemande volontiers défiante à l’égard de l’Angleterre. Au mois de juillet 1906, M. Robertson, secrétaire de l’amirauté britannique, avait annoncé à la Chambre des communes que le cabinet libéral réduirait le programme de constructions navales précédemment arrêté par le cabinet conservateur. « La Chambre, disait M. Robertson, sait qu’une conférence internationale se réunira bientôt. Un des principaux objets de cette réunion sera de provoquer un mouvement international en faveur de la réduction des armemens. Le gouvernement se propose donc, pour l’année fiscale prochaine, de mettre en chantier deux cuirassés au lieu de quatre comme cela avait été fixé précédemment, avec la réserve que, si le congrès échoue sur la question de la limitation