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Adam Wolff s’est servi de quelques volumes de la série pour la composition de son ouvrage intitulé : Ans dem Hofleben Maria-Theresias, (La vie à la Cour de Marie-Thérèse,) paru à Vienne en 1858.

Les éditeurs ne renoncent pas à l’espoir qu’avec le temps, ils réussiront à retrouver les volumes disparus. Ils s’empresseront alors de les joindre à ceux qu’ils publient actuellement et que, dans cette prévision, ils se sont abstenus de numéroter.

En faisant ces quelques remarques, nous avons voulu signaler l’importance du Journal de Jean-Joseph, que nous recommandons à toute la bienveillante attention du lecteur.

Plus on connaît, plus on étudie à fond l’époque de Marie-Thérèse, plus il semble qu’on puisse tirer de ces temps, lointains déjà, une leçon fructueuse pour le présent.

RODOLPHE KHEVENHÜLLER.


Paris, janvier 1907.

Voici maintenant quelques extraits de l’étude dont nous avons parlé sur Louis-André et Jean-Joseph Khevenhüller.

Louis-André Khevenhüller évêque par son nom les souvenirs de l’époque héroïque de l’Autriche. La guerre de la succession d’Espagne fut son école, le prince Eugène de Savoie son maître. S’il pouvait se vanter de sa bienveillance, Khevenhüller ne le devait pas seulement à sa qualité de petit-fils du grand Montecuccoli : le tacticien et l’organisateur prisait avant tout la vaillance sur le champ de bataille et le goût des études scientifiques. Le jeune soldat possédait les deux, et il en fut bientôt récompensé puisqu’il reçut les insignes de colonel le 1er avril 1713, à l’âge de vingt-neuf ans.

La guerre contre le Turc lui fournit des occasions nouvelles de justifier la confiance d’Eugène : ce fut lui, en effet, qui rétablit l’aile déjà rompue de l’infanterie à la bataille sanglante de Peterwardein. Aussi Eugène lui confia-t-il la mission de porter à l’Empereur la première nouvelle de cette victoire. Khevenhüller ne se distingua pas moins brillamment à la prise de Belgrade. En raison- de ses hauts faits, le prince Eugène le proposa pour le grade de colonel dans son propre régiment.

Les années de paix, qui suivirent la conclusion du traité de Passarowitz, Khevenhüller les utilisa en se perfectionnant dans